Le chanvre à égalité avec le bois dans la capacité de capter et de stocker les gaz à effet de serre

Le chanvre peut stocker le CO2 aussi efficacement que le bois dans les matières premières de l’industrie de la construction et devrait répondre aux critères de certification de l’UE pour les crédits carbone, selon un nouveau rapport allemand.

Le rapport a révélé que l’élimination du carbone par le chanvre se situe dans une fourchette similaire à celle du sapin à croissance rapide, du douglas et du bouleau, en termes bruts et nets.

Basé sur la littérature scientifique existante, le rapport a été compilé par le nova-Institute, une organisation de recherche basée à Hürth.

les retours comptent
« Pour le chanvre, la quantité de carbone stockée dans les matières premières potentiellement utilisables dans l’industrie de la construction et de l’isolation est comprise entre 9,5 et 11,4 t CO2eq/ha (brut), le rendement en paille par hectare étant la principale sensibilité », indique le rapport. « Des rendements de paille plus élevés entraînent plus de carbone stocké par hectare, alors que l’inverse est vrai pour des rendements plus faibles. »

Le brut fait référence au carbone total capturé par le chanvre dans le champ. Les chiffres nets pour le chanvre soustraient les gaz à effet de serre générés par la plantation, la récolte, l’écorçage et le transport des cosses, des fibres et de la poussière, tandis que pour le bois, les émissions résultant de l’écorçage et du transport vers l’usine de transformation suivante sont prises en compte.

Selon le document, les taux nets d’élimination du carbone varient de 5,5 à 11 tonnes par hectare pour le chanvre et le bois.

« Option intéressante »
La direction générale de l’agriculture et du développement rural (DG AGRI) de la Commission européenne est consciente des avantages environnementaux potentiels du chanvre, qui est « une option intéressante » dans le cadre du certificat de compensation carbone proposé par l’UE, selon le rapport. Ce cadre reconnaît les avantages en carbone dérivés des solutions fondées sur la nature, telles que la restauration des forêts, des sols et des pratiques agricoles innovantes ; produits et matériaux durables; et des technologies telles que la bioénergie avec capture et stockage du carbone, ou la capture et le stockage directs du carbone dans l’air.

« L’objectif du cadre de certification de l’élimination du carbone de l’UE est d’intensifier les activités d’élimination du carbone et de lutter contre l’écoblanchiment en permettant aux entreprises de montrer leur action dans ce domaine », selon le rapport du nova-Institute. « La proposition établit un cadre volontaire au niveau de l’UE pour certifier les absorptions de carbone générées en Europe. Il établit des critères pour définir les absorptions de carbone de haute qualité et le processus de surveillance, de rapport et de vérification de l’authenticité de ces absorptions. Pour être certifiées, les absorptions de carbone devront être quantifiées correctement, fournir des avantages climatiques supplémentaires, s’efforcer de stocker le carbone pendant une longue période, prévenir les fuites de carbone et contribuer à la durabilité.

Plan et objectifs de l’UE
Le plan d’action de l’UE en faveur de l’économie circulaire vise à réduire l’empreinte carbone des bâtiments grâce à des initiatives de « rénovation circulaire » qui favorisent les infrastructures vertes et l’utilisation de matériaux de construction organiques capables de stocker le carbone.

Les États européens ont émis au total 939 millions de tonnes de gaz à effet de serre au quatrième trimestre 2022, soit une baisse de 4 % par rapport au quatrième trimestre 2021, où 978 millions de tonnes avaient été émises, selon Eurostat. L’industrie de la construction contribue à environ 5 à 12 % des émissions de CO2 des États membres.

L’UE vise à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050.