La consommation de cannabis médical chez les Canadiens âgés augmente

Selon une étude de l’Université d’Oxford, les personnes âgées constituent le groupe démographique des consommateurs de cannabis canadiens qui connaît la croissance la plus rapide.

Les implications, cependant, de la consommation de cannabis médical pour les personnes âgées sont largement inconnues. Malgré cela, il existe un certain nombre de mécanismes suggérés pour cette augmentation, y compris une plus grande utilisation médicale et une diminution de la stigmatisation associée à l’utilisation.

Depuis 2001, la consommation de cannabis médical est légale au Canada et sur 17 octobre 2018 la loi sur le cannabis a été mise en œuvre, légalisant l’utilisation récréative à l’échelle nationale. En vertu de ces nouvelles lois, toute personne âgée de 18 ans ou plus peut légalement posséder jusqu’à 30 grammes de cannabis, acheter du cannabis séché ou frais et de l’huile de cannabis auprès de détaillants titulaires d’une licence provinciale, cultiver jusqu’à quatre plants de cannabis par résidence pour son usage personnel et/ou fabriquer produits à base de cannabis, comme les aliments et les boissons.

Au-delà de ces limites, cependant, les individus peuvent toujours être condamnés à des peines de prison pour distribution illégale, franchissement de frontières et diverses autres infractions. Cependant, l’espoir est que la légalisation gardera les personnes qui consomment du cannabis hors du système de justice pénale, allégeant le fardeau du système judiciaire et permettant aux contribuables d’économiser de l’argent.

Impact sur les soins de santé

Bien que la légalisation puisse réduire les dépenses du système judiciaire, on ne sait pas encore quel effet (le cas échéant) l’augmentation de la consommation de cannabis médical aura sur le système de santé, en particulier en ce qui concerne les personnes âgées.

La majorité des preuves des effets sur la santé – à la fois positifs et négatifs – de la consommation de cannabis à des fins médicales ont été largement recueillies auprès de groupes d’échantillons plus jeunes. Les premières découvertes suggèrent que pour les personnes qui commencent à fumer du cannabis à un âge précoce, il existe une foule d’effets négatifs sur la santé mentale, notamment dépression, anxiété et suicidabilitéassocié à ce comportement.

Il a été suggéré que dans le cerveau des adolescents, qui sont encore en développement, la prise de médicaments psychotropes – tels que ceux contenant du tétrahydrocannabinol (THC), le composé psychotrope du cannabis – peut avoir un impact sur le développement neurologique.

Étant donné que de nombreuses personnes âgées souffrent de troubles cognitifs, l’interaction entre les effets psychotropes du THC est un domaine important d’investigation future. On ne sait pas non plus quelles sont les implications de la prise d’autres médicaments pharmaceutiques en plus du cannabis.

À l’autre extrémité du spectre, cependant, l’utilisation du cannabidiol (CBD), qui est un composé non psychotrope présent dans le cannabis, a été recommandée pour une variété de maux physiques ressentis par les personnes âgées, telles que la douleur chronique.

Dans modèles de rats, le CBD s’est révélé prometteur en tant que forme de soulagement de la douleur qui n’a pas les effets secondaires négatifs des formes alternatives d’analgésie, en particulier les opioïdes. Cependant, l’efficacité du CBD dans les essais sur l’homme, en particulier chez les personnes âgées, est limitée.

Patients plus âgés

Les connaissances entourant les effets positifs et négatifs de la consommation de cannabis sont limitées, tout comme les connaissances que les personnes âgées ont sur le sujet. À ce jour, il n’y a pas de lignes directrices établies pour l’utilisation du cannabis chez les personnes âgées.

En réponse à cela, la Coalition canadienne pour la santé mentale des personnes âgées a entrepris d’élaborer des directives d’utilisation pour aider les cliniciens à conseiller les personnes âgées. Les préoccupations soulevées par la Coalition comprennent les interactions médicamenteuses, les implications pour une confusion accrue, le risque de chutes dues à la perte d’équilibre et les effets potentiels sur la santé mentale.

La puissance croissante du cannabis au cours des dernières décennies rend le problème encore plus complexe. Pour les adultes plus âgés qui ont peut-être consommé du cannabis dans les années 60 ou 70, les niveaux de THC dans les variétés de cannabis modernes peuvent être de plusieurs ordres de grandeur plus puissants. Par conséquent, l’augmentation des connaissances sur le cannabis chez les personnes âgées est essentielle à l’utilisation sûre et appropriée des produits à base de cannabis.

Avec un nombre croissant d’adultes âgés consommant des produits à base de cannabis, il est impératif de recueillir et de diffuser davantage d’informations. Bien que le cannabis puisse être légal, cela ne signifie pas nécessairement qu’il est sans danger en toutes circonstances. Des études portant sur des adultes plus jeunes ont identifié des risques pour la santé mentale, qui n’ont pas été explorés au même degré chez les adultes plus âgés.

Bien qu’il existe de nouvelles preuves d’effets positifs du cannabis sur les affections physiques liées à l’âge, ces données sont loin d’être concluantes et il n’est pas certain que les effets négatifs l’emportent sur les effets positifs. Pendant que des lignes directrices sont en cours d’élaboration, il est important de mesurer la consommation de cannabis, en particulier pour les personnes âgées qui peuvent être plus vulnérables que d’autres.