Dans une étude révolutionnaire, des chercheurs ont découvert un gène qui interagit avec le stress, médiateur de certains aspects du trouble dépressif majeur résistant au traitement.
Le trouble dépressif majeur est un problème de santé mentale généralisé qui touche d’innombrables personnes, les rendant souvent incapables. Les racines de cette maladie ont longtemps été attribuées à une interaction complexe de facteurs génétiques et environnementaux.
L’auteur principal de l’étude, le Dr Jing Zhang, PhD, de l’Université médicale du Fujian, a souligné l’importance de reconnaître le rôle synergique des risques génétiques et des facteurs environnementaux dans le développement du trouble dépressif majeur.
« Des preuves émergentes suggèrent que le trouble dépressif majeur est une conséquence de la collaboration entre des risques génétiques et des facteurs environnementaux. Il est donc crucial d’explorer comment l’exposition au stress et les gènes à risque contribuent à la pathogenèse du trouble dépressif majeur », a déclaré le Dr Zhang. .
Étudier le lien entre le stress et le trouble dépressif majeur
Pour analyser cette relation complexe, l’équipe de recherche a utilisé un modèle murin de dépression induite par le stress, connu sous le nom de stress de défaite sociale chronique (CSDS).
Dans ce modèle, les souris sont soumises à des confrontations quotidiennes avec des souris agressives pendant deux semaines. Les chercheurs se sont concentrés sur un gène appelé LHPP, qui interagit avec d’autres molécules de signalisation au niveau des synapses neuronales.
Ils ont découvert qu’une expression accrue de LHPP chez des souris stressées exacerbait les comportements de type dépression en réduisant l’expression de protéines clés, BDNF et PSD95, par la déphosphorylation de deux protéines kinases, CaMKIIα et ERK, en réponse à l’exposition au stress.
Le Dr Zhang a expliqué : « Fait intéressant, les mutations LHPP (E56K, S57L) chez l’homme peuvent améliorer la signalisation CaMKIIα/ERK-BDNF/PSD95, ce qui suggère que le fait de porter des mutations LHPP pourrait avoir un effet antidépresseur dans la population. »
Faire progresser les options de traitement
Le trouble dépressif majeur est une pathologie incroyablement diversifiée, avec des variations dans les types de dépression ressentis par les individus influençant leur réponse au traitement.
Un sous-ensemble important de personnes souffrant de dépression ne répondent pas aux médicaments antidépresseurs conventionnels et présentent des symptômes « résistants au traitement ».
Ces patients répondent souvent mieux aux traitements alternatifs comme la kétamine ou l’eskétamine, ou même à la thérapie par électrochocs. Il convient de noter que l’eskétamine atténue considérablement les comportements de type dépression induits par le LHPP, contrairement au médicament traditionnel, la fluoxétine.
Cela suggère que ce mécanisme pourrait être à l’origine de certaines formes de dépression résistante au traitement.
Commentant l’importance de cette étude, le Dr John Krystal, MD, rédacteur en chef de Biological Psychiatry, a noté : « Nous avons une compréhension limitée de la neurobiologie des formes de dépression résistantes au traitement.
« Cette étude identifie un mécanisme de risque de dépression pour les comportements liés au stress qui ne répondent pas aux antidépresseurs standards mais réagissent bien à la kétamine. Cela peut suggérer que les mécanismes de risque associés au gène LHPP mettent en lumière la biologie mal comprise des formes de dépression résistantes aux traitements.
Le Dr Zhang a ajouté : « Ensemble, nos résultats identifient le LHPP comme un acteur essentiel à l’origine de la dépression induite par le stress, ce qui implique de cibler le LHPP comme une stratégie efficace dans les traitements du MDD à l’avenir. »
Cette recherche révolutionnaire offre de nouvelles perspectives sur la relation complexe entre la génétique, les facteurs environnementaux et le trouble dépressif majeur, ouvrant potentiellement la porte à des traitements plus efficaces pour ceux qui souffrent de dépression résistante aux traitements.
D’autres études dans ce domaine pourraient conduire à des approches thérapeutiques innovantes, améliorant ainsi la vie des personnes aux prises avec ce problème de santé mentale débilitant.