Les médicaments anti-cholestérol et antidiabétiques peuvent réduire le risque de maladie oculaire

Selon de nouvelles recherches, la prise régulière de médicaments anti-cholestérol et antidiabétiques peut réduire le risque de maladie oculaire dégénérative associée au vieillissement.

Les résultats d’une analyse des données regroupées des preuves existantes ont été publiés en ligne dans le Journal britannique d’ophtalmologie.

Les résultats montrent que les médicaments courants contre le cholestérol et le diabète peuvent réduire la prévalence de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) dans les populations européennes.

La DMLA est très répandue en Europe

La DMLA est la principale cause de déficience visuelle sévère chez les personnes âgées dans les pays à revenu élevé. En Europe, 67 millions de personnes ont une forme de DMLA et les chercheurs estiment que les taux de la condition augmenteront dans les décennies à venir.

On sait que divers facteurs génétiques et environnementaux qui peuvent être associés au vieillissement peuvent conduire à la DMLA, mais on ne sait toujours pas comment traiter au mieux la maladie ou ralentir sa progression. Des recherches antérieures ont suggéré que les médicaments anti-cholestérol et antidiabétiques peuvent atténuer l’inflammation, réduisant ainsi le risque de DMLA. Cependant, ces résultats ont été en partie contradictoires et basés sur un petit nombre de participants.

Les chercheurs ont donc regroupé les résultats de 14 études basées sur la population et en milieu hospitalier, impliquant 38 694 personnes de toute l’Europe.

L’étude a été complétée par le Épidémiologie oculaire européenne (E3) consortium, un réseau collaboratif paneuropéen, visant à développer et à analyser de grands ensembles de données regroupées pour améliorer la compréhension des maladies oculaires et de la perte de vision.

Les médicaments anti-cholestérol et antidiabétiques ont des effets positifs

Tous les participants avaient plus de 50 ans et prenaient une certaine forme de médicaments anti-cholestérol ou antidiabétiques, notamment des statines, de l’insuline et de la lévodopa, qui est utilisée pour traiter les troubles du mouvement.

Au total, les chercheurs ont examiné 9 332 cas. La prévalence de la DMLA variait de 12 % à 64,5 % dans les études incluses. La prévalence de la DMLA avancée (tardive) variait de 0,5 % à 35,5 %.

L’analyse a montré que les médicaments utilisés pour traiter le cholestérol et le diabète étaient respectivement associés à une prévalence inférieure de 15 % et 22 % de tout type de DMLA, après prise en compte des facteurs potentiellement influents. Aucune association n’a été trouvée entre d’autres types de médicaments et la DMLA. Cependant, les chercheurs reconnaissent qu’il n’y a eu qu’un nombre relativement restreint de tels cas.

Cette étude est la première grande analyse de données regroupées de ce type à utiliser des données au niveau individuel provenant de diverses études en population et en milieu hospitalier.

« Pourtant, d’autres données longitudinales sont nécessaires pour confirmer nos résultats, qui sont intrinsèquement limités en utilisant uniquement des données transversales et ne peuvent pas déduire de causalité », ont écrit les auteurs.

Les résultats ont amené l’équipe de recherche à croire que les processus métaboliques jouent un rôle clé dans le développement de la DMLA. Cela peut offrir de nouvelles avenues potentielles de traitement et avoir des implications pour les messages de santé publique.

« Notre étude suggère que la consommation régulière de [lipid lowering] et les médicaments antidiabétiques sont associés à une prévalence réduite de la DMLA dans la population générale. Compte tenu d’une interférence potentielle de ces médicaments avec les voies physiopathologiques pertinentes dans la DMLA, cela peut contribuer à une meilleure compréhension de l’étiologie de la DMLA », ont conclu les chercheurs.