L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a dévoilé sa très attendue liste des diagnostics essentiels (EDL) 2023, un catalogue complet de diagnostics in vitro (IVD) visant à aider les pays à prendre des décisions éclairées concernant les outils de diagnostic.
La sortie de cette année est marquée par deux inclusions révolutionnaires : révolutionner l’approche mondiale des soins de santé pour le virus de l’hépatite E (HEV) et élargir l’utilisation personnelle des appareils de surveillance de la glycémie.
Comment la liste des diagnostics essentiels a-t-elle été conçue ?
La liste des diagnostics essentiels 2023 a été méticuleusement organisée par le Groupe consultatif stratégique d’experts de l’OMS sur le diagnostic in vitro (SAGE IVD).
Le groupe a examiné 12 candidatures et a recommandé l’ajout de huit nouveaux DIV tout en apportant plusieurs modifications aux tests EDL précédemment répertoriés, notamment les DIV pour la tuberculose, le VIH et le diabète sucré.
Bien que la liste des diagnostics essentiels ne soit pas prescriptive, elle a le potentiel de guider les pays dans l’amélioration de l’accès aux diagnostics in vitro.
En fournissant un cadre politique qui facilite une prise de décision éclairée pour les listes nationales de diagnostics essentiels, les gouvernements devraient améliorer les services de tests de diagnostic in vitro, ce qui devrait se traduire par un accès accru aux diagnostics et, à terme, par de meilleurs résultats pour les patients.
Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, a souligné le rôle crucial des diagnostics pendant la pandémie de COVID-19, soulignant leur importance dans le suivi, l’isolement et le traitement des personnes infectées.
La liste des diagnostics essentiels propose aux pays des recommandations fondées sur des preuves, garantissant que les diagnostics les plus fiables et les plus essentiels sont accessibles aux professionnels de santé et aux patients.
Comment le diagnostic in vitro va révolutionner les soins du VHE
Le premier ajout révolutionnaire consiste à intégrer trois tests de diagnostic pour le virus de l’hépatite E, une maladie contagieuse qui constitue une menace sanitaire mondiale importante.
Parmi ces tests, l’accent est mis sur un outil de diagnostic rapide qui promet d’accélérer le diagnostic et la surveillance de l’infection par le VHE.
L’hépatite E est répandue dans le monde entier, se manifestant à la fois par des cas sporadiques et par de véritables épidémies. Alors que la plupart des personnes atteintes se rétablissent complètement, une fraction inquiétante, jusqu’à 4 %, souffre d’insuffisance hépatique aiguë.
Ce risque est particulièrement prononcé chez les femmes enceintes, où les taux de mortalité varient de 19,3 % à 63,6 %, un chiffre stupéfiant. L’hépatite E est une maladie sous-déclarée, et l’intégration de ces diagnostics devrait permettre aux gouvernements de gérer les épidémies et, à terme, de sauver des vies.
Améliorer le diagnostic du diabète
La deuxième inclusion pionnière concerne les appareils personnels de surveillance de la glycémie conçus pour les personnes atteintes de diabète.
Il est désormais officiellement conseillé d’ajouter ces appareils à la liste des diagnostics essentiels, complétant ainsi les recommandations médicales existantes pour la gestion du diabète.
Le diabète est une maladie chronique qui a causé 1,5 million de décès en 2019, avec une incidence et un impact disproportionnellement plus élevés dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure.
Les conséquences de cette maladie peuvent être atténuées ou retardées grâce à un régime alimentaire, à l’activité physique, aux médicaments et à une surveillance régulière de la glycémie.
En intégrant des appareils personnels de test de glucose dans la liste des diagnostics essentiels, l’OMS cherche à améliorer la prise en charge de la maladie, conduisant à de meilleurs résultats pour les patients et à une réduction globale de l’impact négatif du diabète.
Une gamme d’autres DIV sont recommandés
Outre les progrès réalisés dans le domaine du VHE et du diabète, plusieurs autres diagnostics in vitro ont été introduits.
La liste comprend désormais des outils de diagnostic pour les troubles endocriniens, la santé reproductive, maternelle et néonatale, ainsi que la santé cardiovasculaire. Ces ajouts devraient contribuer à la détection précoce et à une meilleure gestion de divers problèmes de santé.
Avec l’adoption récente du Résolution WHA 76,5qui se concentre sur le renforcement des capacités de diagnostic, les États membres sont encouragés à établir des stratégies nationales de diagnostic dans le cadre de leurs plans de santé globaux.
Ils sont également invités à élaborer des listes nationales de diagnostics essentiels, en s’inspirant de la liste modèle de l’OMS des diagnostics in vitro essentiels.