Protéger l’accès des patients au cannabis médical au Canada

James O’Hara, président et chef de la direction de Canadiens pour un accès équitable à la marijuana médicale, examine les implications de la «Journée de la légalisation» pour les patients atteints de cannabis médical au Canada.

LE 17 octobre 2018 (« Journée de la légalisation »), le Canada est devenu le deuxième – et le plus grand – pays au monde à légaliser le cannabis récréatif, 17 ans après avoir rendu le cannabis médical légal pour la première fois. Cette décision historique, qui permet aux adultes âgés de 18 ans et plus de posséder jusqu’à 30 grammes de cannabis légal et de cultiver jusqu’à quatre plantes par résidence, a été accueillie avec enthousiasme par de nombreuses personnes dans le pays, mais a néanmoins suscité des inquiétudes chez certains concernant l’accès des patients au cannabis. médicaments à base.

Rykstone a demandé à James O’Hara, président et chef de la direction de l’organisation à but non lucratif Canadiens pour un accès équitable à la marijuana médicale (CFAMM), de nous dire
en savoir plus sur les défis entourant le cannabis médical et les implications de la légalisation récréative.

L’Association médicale canadienne a demandé l’élimination progressive du système canadien de cannabis médical – pourquoi la CFAMM s’y oppose-t-elle?

Le CFAMM estime qu’il est important de comprendre et de reconnaître qu’il existe des différences essentielles dans la composition et, en fin de compte, le but du cannabis médical par rapport au cannabis non médical, et cette différence est liée aux deux principaux cannabinoïdes présents dans le cannabis, le THC et le CBD. Le THC est le principal cannabinoïde associé à la sensation d’euphorie, tandis que le CBD n’est pas enivrant et est utilisé principalement dans une application médicale où le but est de se rétablir, pas de planer. Bien que le THC soit certainement nécessaire dans un contexte médical en raison des effets synergiques du THC et du CBD, il est généralement présent à des concentrations plus faibles que le cannabis non médical.

Les patients médicaux utiliseront souvent des formes d’huile de cannabis qui ont donné des rapports de CBD à THC, par exemple 1: 1 où la quantité de THC à CBD est approximativement égale, ou des produits avec des rapports de 4: 1, 5: 1, 25: 1 , etc. Dans une utilisation non médicale (récréative), des concentrations beaucoup plus élevées de THC sont souhaitées.

Le CFAMM estime qu’il est absolument essentiel de poursuivre le système médical afin d’assurer que les produits à vocation médicale versus non médicale continuent d’être disponibles pour les patients et afin d’avoir un marché où se développe constamment les produits à base de cannabis médical.

De nombreux médecins seraient encore réticents à prescrire du cannabis médical – pourquoi cela et comment ce défi peut-il être surmonté ?

Cela revient à la formation. Les médecins sont réticents principalement parce qu’ils n’ont jamais appris le système endocannabinoïde humain ni comment prescrire du cannabis aux patients, ils n’ont donc rien à faire. Ce problème sera finalement surmonté grâce à la formation des médecins dans les facultés de médecine et à la formation continue des médecins existants.

Maintenant que le cannabis a été légalisé à des fins récréatives, comment pensez-vous que cela aura un impact sur les patients qui consomment du cannabis médical ?

La crainte est qu’avec la légalisation et aucune garantie explicite d’approvisionnement des patients inscrite dans la réglementation, les patients aient des difficultés à accéder à leurs médicaments, ce qui est le cas aujourd’hui.

Comment le CFAMM travaille-t-il pour soutenir l’accès au cannabis médical pour les patients qui en ont besoin ?

Le CFAMM mène un travail de plaidoyer auprès de divers paliers gouvernementaux tout en travaillant en étroite collaboration avec les agences et ministères gouvernementaux pour représenter les besoins des patients. Nous croyons en une approche de partenariat dans la mesure du possible.

James O’Hara
Président et PDG
Canadiens pour un accès équitable à la marijuana médicale
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https://cfamm.ca/

Cette interview paraîtra dans le numéro 8 de Rykstone Quarterly, qui paraîtra en février 2019.